L’Égypte, pays d’origine, de transit et de destination pour les migrants irréguliers cherchant à joindre notamment l’Europe, a entamé la mise en œuvre d’un projet pluriannuel de lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes, moyennant une subvention de 20 millions d’euros de l’Union européenne (UE).
D’une durée de quatre ans, ce projet est intitulé « Partenariat pour lutter contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes en Égypte » (PACSOM Egypt, en anglais). Il est mis en œuvre par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en étroite collaboration avec CIVIPOL, opérateur de coopération technique internationale du ministère français de l’Intérieur et les autorités égyptiennes.
Selon l’ONUDC, le projet qui vise à renforcer la réponse nationale de l’Égypte face à la traite des personnes et au trafic illicite de migrants, s’articule autour de quatre axes prioritaires :
- Le renforcement des capacités des forces de l’ordre pour détecter, enquêter et démanteler les réseaux de trafic de migrants et de traite des personnes.
- Le renforcement des capacités judiciaires et des parquets pour assurer des poursuites et un jugement efficaces des infractions associées.
- L’amélioration des mécanismes d’identification, d’orientation et de protection des victimes, en adoptant des approches centrées sur les victimes et tenant compte des traumatismes.
- Le soutien à l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et au renforcement de la coordination stratégique entre les acteurs nationaux.
« Ce projet est essentiel pour l’Égypte, en tant que pays d’origine, de transit et de destination, ainsi que pour nos partenaires européens, compte tenu notamment de ses répercussions potentielles au-delà des frontières égyptiennes », a déclaré un responsable au ministère égyptien des Affaires étrangères.
En 2024, l’UE a signé un « partenariat stratégique et global » (2024-2027) pour 7,4 milliards d’euros avec l’Égypte, dont 200 millions d’euros destinés à la gestion des migrations. Au 30 juin 2025, l’Égypte accueillait plus d’un million de réfugiés et de demandeurs d’asile enregistrés, principalement originaires du Soudan (plus de 737 000), de Syrie (plus de 130 000), du Soudan du Sud (plus de 48 000) et d’Érythrée, selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
L’Égypte partage près de 1300 kilomètres de frontières terrestres avec le Soudan, en proie depuis 2023 à une guerre civile dévastatrice opposant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane.
dpa