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Corruption en Afrique du Sud : Londres bannit pour trois ans le recours au cabinet Bain

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Le cabinet de conseil basé aux Etats-Unis Bain & Company est interdit de contrats avec le gouvernement britannique pour trois ans, pour « faute professionnelle grave » dans le cadre des accusations de corruption généralisée sous la présidence de Jacob Zuma en Afrique du Sud.

« Après avoir examiné le rôle de Bain dans les allégations de capture d’Etat et de corruption par l’ancien gouvernement sud-africain », Londres considère l’entreprise « comme coupable de faute professionnelle grave », a indiqué l’exécutif dans une déclaration transmise mercredi à l’AFP.

Bain ne pourra plus répondre aux appels d’offre du Cabinet office, le ministère chargé de la coordination de l’action du gouvernement, pendant trois ans. Des directives similaires seront données à l’ensemble des services de l’exécutif, dont le cabinet n’est pas un prestataire stratégique, est-il précisé.

Le gouvernement britannique explique s’être appuyé sur les conclusions accablantes de la commission d’enquête sur la corruption d’Etat sous l’ex-président Jacob Zuma, rendues publiques fin juin après quatre années d’enquêtes, et qui ont abouti à la mise en cause de près de 1.500 personnes.

Ce rapport décrit la « capture d’Etat », formule employée en Afrique du Sud pour désigner les années de corruption rampante, et notamment un système de siphonnage des entreprises publiques qui aurait permis de détourner l’équivalent d’au moins 30 milliards d’euros, selon une estimation de l’actuel président sud-africain Cyril Ramaphosa.

La société Bain avait été embauchée entre 2015 et 2016 par le gouvernement sud-africain pour restructurer l’administration fiscale (SARS). Le contrat qui devait initialement s’étaler sur six semaines pour près de 150.000 euros, a finalement duré plus de deux ans pour une somme totale de 9,2 millions d’euros, et s’est étendu à de nombreux autres secteurs.

Une partie de ces contrats était soupçonnée d’avoir servi à dissimuler des pratiques fiscales litigieuses de l’ancien président Jacob Zuma. Mais « Bain s’est excusé pour les erreurs commises par notre bureau sud-africain » sur ce contrat et a « remboursé tous les paiements, avec intérêts, en 2018 », a assuré le cabinet dans une déclaration transmise à l’AFP, assurant n’avoir jamais agi illégalement et avoir depuis renforcé la surveillance de ses activités avec le secteur public.

Bain & Company s’est dit « déçu et surpris » par la décision britannique qui repose sur des « inexactitudes », assurant que le cabinet répondrait au gouvernement et envisagerait « d’autres options » pour la faire réviser. La décision du gouvernement britannique a été prise « à la lumière de la responsabilité de Bain » qui a, selon l’exécutif, « échoué à clarifier les faits et les circonstances de son implication », avait précisé Londres, assurant soutenir les efforts des autorités sud-africaines contre la corruption.

Le début de la période d’exclusion a été fixée de manière rétroactive au 4 janvier 2022, qui correspond à la date à laquelle la première partie du rapport avait été remise à M. Ramaphosa. Les contrats du cabinet avec le gouvernement britannique ont totalisé 63 millions de livres (plus de 75 millions d’euros) depuis 2018, dont 40 millions portant sur des activités de conseil liées au Brexit, selon le Financial Times, qui a publié l’information mardi soir sur son site internet.

AFP

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