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Conflit au Cameroun anglophone : Yaoundé dément avoir confié une médiation au Canada

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Le Cameroun a démenti mardi avoir confié à quelque pays que ce soit le rôle de médiateur dans le conflit qui ravage l’Ouest anglophone, quatre jours après que le Canada a annoncé accueillir des pourparlers entre Yaoundé et les rebelles séparatistes.

Ottawa a rétorqué dans la journée qu’il maintenait son annonce, répétant même que des rencontres entre les parties, « incluant des représentants du gouvernement du Cameroun », s’étaient déjà tenues au Canada.

« Faisant suite aux récentes informations diffusées par certains médias, le gouvernement informe (…) qu’il n’a confié à aucun pays ou entité extérieurs, un quelconque rôle de médiateur ou de facilitateur », a affirmé dans un communiqué rendu public dans la nuit de lundi à mardi René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement de ce pays d’Afrique centrale.

Vendredi, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait annoncé que son pays abritait un « processus de paix » en cours entre « la République du Cameroun », deux « gouvernements » autoproclamés et concurrents de l' »Ambazonie » –nom donné par les indépendantistes aux régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, peuplées par la minorité anglophone–, ainsi que trois mouvements rebelles armés.

Des médias canadiens assuraient, pour certains, que trois rencontres « secrètes » avaient déjà eu lieu, deux au Québec et une à Toronto, et, pour d’autres, que la médiation du Canada avait été « sollicitée » par le gouvernement camerounais.

« Nous sommes en contact avec les parties et notre déclaration tient », a réagi le porte-parole de la ministre Joly, Adrien Blanchard, à propos du démenti de Yaoundé. « Trois rencontres ont pris place au Canada entre les divers partis, incluant des représentants du gouvernement du Cameroun », a-t-il insisté.

« Il appartient d’abord au peuple camerounais, aux institutions et aux dirigeants qu’il s’est librement donnés, de rechercher les voies et moyens appropriés pour la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté », lit-on encore dans le communiqué de M. Sadi.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, peuplés principalement par la minorité anglophone de ce pays majoritairement francophone, sont le théâtre depuis fin 2016 d’un conflit meurtrier.

Ce conflit oppose des groupes armés réclamant l’indépendance aux forces de sécurité massivement déployées par un président Paul Biya au pouvoir depuis plus de 40 ans et qui se montre intraitable, même à l’égard des plus modérés réclamant une solution fédérale.

Il a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de crimes et atrocités contre les civils, principales victimes de cette guerre.

AFP

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