La Guinée-Conakry monte en puissance sur la scène énergétique ouest-africaine. Le ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Aboubacar Camara, a été confirmé comme intervenant principal à la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2025, qui se tiendra du 8 au 10 décembre 2025 à Dakar. Sa participation marquera une étape importante dans la stratégie du pays visant à attirer les investissements et accélérer son développement énergétique.
Selon les organisateurs, le ministre Camara présentera la feuille de route énergétique de la Guinée-Conakry, articulée autour de la diversification du mix, du développement des hydrocarbures et de l’accès à une énergie fiable pour soutenir la croissance économique. Le pays entend se positionner comme nouvelle frontière d’exploration dans le bassin MSGBC qui regroupe la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry.
La participation guinéenne intervient dans un contexte régional marqué par une intensification des activités énergétiques. Le Sénégal et la Mauritanie ont atteint des étapes clés avec l’entrée en production de gaz naturel du projet Greater Tortue Ahmeyim, tandis que le champ pétrolier Sangomar au large du Sénégal a livré son premier baril en 2025.
Face à cette dynamique, la Guinée cherche à attirer des partenaires internationaux. Le gouvernement finalise actuellement un appel d’offres portant sur 22 blocs pétroliers et gaziers offshore et onshore. Pour renforcer la qualité des données géologiques disponibles, un Centre national de visualisation des données sismiques a été inauguré à Conakry, en partenariat avec SLB et TGS.
En parallèle de l’exploration, Conakry mise sur le gaz comme moteur de croissance industrielle. Un terminal GNL de 300 millions de dollars est en cours de construction au Port de Kamsar, porté par West Africa LNG Group. Il sera couplé à une centrale électrique à gaz de 1 900 MW, destinée à sécuriser l’approvisionnement des industries à forte consommation énergétique, en particulier le secteur minier.
Hydroélectricité et solaire : accélération du mix énergétique
La Guinée renforce également sa production d’énergie renouvelable. Parmi les projets structurants :
Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie d’intégration régionale. En octobre 2025, la Guinée a porté sa capacité commerciale d’échanges d’électricité à 340 000 kVA, grâce à sa participation au réseau d’interconnexion 225 kV financé par la Banque mondiale via l’OMVG.
En août, le pays a lancé une consultation nationale pour le programme panafricain Mission 300, visant à étendre l’accès à l’électricité en milieu rural grâce à un financement de 272 millions de dollars, dont 132 millions de la Banque mondiale. En juillet 2025, il a également obtenu 95,16 millions d’euros pour la construction de trois mini-centrales hydroélectriques totalisant 30 MW.
Pour les analystes, la Guinée cherche à diversifier son économie au-delà de la bauxite et à mobiliser des capitaux étrangers dans les infrastructures énergétiques. Le MSGBC Oil, Gas & Power 2025 devrait offrir à Conakry une plateforme stratégique de dialogue avec les majors, les investisseurs et les institutions financières internationales.
« La Guinée-Conakry est en train de s’affirmer comme un acteur stratégique du bassin MSGBC, avec un potentiel énergétique largement sous-exploité », indique Sandra Jeque, Directrice de projet chez Energy Capital & Power. « L’ouverture prochaine de 22 blocs à l’exploration représente une opportunité majeure pour les investisseurs. »
L’intervention du ministre Camara à Dakar devrait détailler les cadres réglementaires, les priorités d’investissement et les perspectives de coopération régionale.
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