La Cour pénale internationale (CPI) a rendu son verdict ce jeudi 24 juillet à La Haye. Alfred Yekatom, dit « Rambo », et Patrice-Edouard Ngaïssona, deux figures majeures du mouvement armé anti-Balaka en République centrafricaine, ont été respectivement condamnés à 15 et 12 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Leurs responsabilités dans les violences systématiques ayant visé des civils musulmans entre septembre 2013 et février 2014 ont été établies au terme d’un procès entamé en 2021. Meurtres, tortures, attaques de lieux de culte, déplacements forcés : le jugement décrit une campagne planifiée de représailles menée dans l’ouest du pays.
Ancien militaire et député, Yekatom dirigeait un groupe de 3.000 combattants. Son coaccusé, ancien dirigeant sportif devenu coordinateur des anti-Balaka, en assurait le financement et la structuration. Si certaines charges – dont le viol – ont été écartées, la Cour a souligné leur rôle moteur dans l’escalade des violences, évoquant une « instrumentalisation de la religion » dans un conflit initialement politique.
À Bangui, la décision a été saluée comme un pas important contre l’impunité. Le procès, l’un des plus longs jamais menés par la CPI, a permis à près de 2.000 victimes d’être entendues. Les deux hommes demeureront détenus à La Haye, en attente d’un éventuel appel et de la désignation d’un pays d’exécution de leur peine.
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