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Burkina : début des plaidoiries au procès Sankara

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Les plaidoiries au procès des assassins présumés de l’ex-président burkinabè Thomas Sankara, tué avec 12 de ses compagnons lors d’un coup d’Etat en 1987, ont débuté mercredi, les avocats de la partie civile évoquant un moment attendu « par les victimes depuis 34 ans ».

« Le moment tant attendu est venu, le moment que les familles des victimes attendent depuis 34 ans. C’est le moment pour elles d’apaiser les coeurs, faire le deuil et connaître la vérité », a déclaré Ferdinand Nzepa, l’un des avocats de la partie civile. « La vérité recherchée ne sera pas parfaite, car le temps s’est écoulé et certains ont pu échapper aux mailles de la justice », a-t-il ajouté.

Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré (1987-2014), avait été porté au pouvoir par ce putsch ayant coûté la vie à Thomas Sankara, leader progressiste et icône panafricaine, alors au pouvoir depuis 1983. Soupçonné d’avoir été le commanditaire de l’assassinat de M. Sankara et de ses compagnons, ce qu’il a toujours nié, M. Compaoré a été chassé du pouvoir en 2014 par la rue et vit depuis en Côte d’Ivoire.

Autre grand absent, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de M. Compaoré, en fuite depuis 2016, est soupçonné d’avoir mené le commando ayant assassiné Thomas Sankara. « Il fallait arrêter Thomas Sankara qui prônait l’austérité et plus de temps pour construire le pays. Mais ceux qui étaient autour de Blaise Compaoré étaient pressés de casser cet élan révolutionnaire pour enfin jouir du pouvoir, de la luxure », a déclaré M. Nzepa.

« Deux acteurs majeurs ont préféré prendre la poudre d’escampette: Hyacinthe Kafando et Blaise Compaoré. On aurait aimé qu’au soir de sa vie, Blaise Compaoré ait le courage de venir faire face à la justice. Au lieu de saisir cette opportunité pour s’expliquer sur les faits, il a préféré la fuite », a-t-il déploré.

Le procès avait été reporté lundi, après avoir déjà été suspendu une première fois par le coup d’Etat militaire qui s’est produit au Burkina il y a une semaine. La junte ayant rétabli la Constitution, le procès a repris en présence de 12 des 14 accusés, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

Vêtu d’un long boubou bleu tacheté de blanc, il est l’un des principaux accusés présents au procès, et purge déjà une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015. L’écrasante majorité des accusés présents, dont M. Diendéré, ont plaidé non coupable, notamment de « complicité d’assassinat ». Les plaidoiries se poursuivront jeudi et seront suivies par le réquisitoire du parquet.

AFP

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