Le football guinéen, traditionnellement un bastion de passion et d’unité, est aujourd’hui captif d’un règne absolutiste sous Bouba Sampil. Depuis son ascension à la tête de la Fédération Guinéenne de Football, Bouba Sampil pratique un mode de gouvernance d’une saleté sans précédent dans le monde du football. Il a instauré un règne sans partage, sans consultation et sans le moindre respect pour les procédures démocratiques qui devraient gouverner cette institution.
Loin de comprendre que la gestion d’une entité publique diffère de celle d’une entreprise personnelle, Sampil a fait du football guinéen son royaume privé, où il nomme et démet à sa guise, octroye des salaires selon son bon vouloir.
Il n’est plus un secret que les membres du Comité Exécutif (Comex) de la Fédération vivent sous la peur constante de voir leurs moindres privilèges retirés s’ils osent contredire le président. La nomination des sélectionneurs nationaux, qui devrait être une décision collective selon les statuts de la fédération, se fait désormais en solo, sous l’œil indifférent des autres membres du Comex, muselés par la terreur d’une possible disgrâce.
L’exemple le plus récent de cette gestion autocratique est le limogeage sans consultation préalable du sélectionneur des U20, une décision prise unilatéralement par Sampil et imposée sans procès-verbal officiel. Cette décision a exacerbé la crise interne au sein du Comex, déjà fragile sous les coups de boutoir répétés d’un président qui se croit tout permis.
Seul le Commissaire Nabé, a osé se dresser contre les dérives dictatoriales de Sampil. Nabé a tenté de dénoncer les modifications arbitraires des statuts de la fédération orchestrées par Sampil, mais son courage semble bien isolé face à l’omnipotence de ce dernier et sa voix noyée dans l’indifférence. Ce courage solitaire suffira-t-il à provoquer une prise de conscience collective au sein du Comex ? Rien n’est moins sûr.
Le football guinéen, loin de se concentrer sur le développement des talents et l’amélioration des performances, se retrouve englué dans des querelles abjectes de pouvoir et des pratiques autocratiques qui le minent de l’intérieur et rongent ses tripes. Une très mauvaise gangrène qui pue la désillusion pour le football guinéen et tous ces acteurs qui nourrissaient de fortes ambitions de progrès. La machine de destruction doit s’arrêter pendant qu’il est temps.
Cette situation délétère pose de sérieuses questions sur l’avenir du football guinéen. Les talents locaux pourront-ils éclore dans un climat aussi toxique ? Les sponsors et partenaires financiers continueront-ils de soutenir une fédération dont la gestion fait l’objet de tant de controverses ? La confiance du public, déjà érodée, pourra-t-elle être restaurée ?
Il est encore une fois grand temps que les membres du Comex prennent leurs responsabilités et exigent un retour à une gestion saine, démocratique et transparente de la Fédération Guinéenne de Football. Sinon, c’est tout un sport qui risque de péricliter, entraîné par l’orgueil et l’autoritarisme d’un seul homme, enfin lui et tous ces opportunistes qui lui donnent une mauvaise guidance.
Mad