Au Bénin, où plus de 15 pour cent des jeunes filles ont un cursus scolaire perturbé à cause des menstrues, 5 000 kits de serviettes menstruelles réutilisables ont été remis à des collégiennes dans les communes de Zè et Djidja (sud), pour lutter contre la précarité menstruelle. Il s’agit d’une initiative de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
En effet, cette organisation intergouvernementale met en œuvre dans les communes de Zè et Djidja un projet intitulé « Appui aux initiatives du Bénin pour la sensibilisation des jeunes filles aux bonnes pratiques d’hygiène corporelle et menstruelle et pour la promotion de la CEDEAO auprès des jeunes ».
Le projet prévoit d’impacter 8000 jeunes filles des Collèges d’enseignement général (CEG), des établissements d’enseignement secondaire, selon la presse locale. Il s’agit d’améliorer les connaissances des bénéficiaires sur les pratiques d’hygiène recommandées en période de menstrues, et de réduire le taux d’absentéisme de celles-ci durant cette période.
Au Bénin, la gestion des menstrues en milieu scolaire et les grossesses précoces font partie des principaux des facteurs de décrochage et de faibles performances scolaires des filles, selon deux organisations locales actives en éducation inclusive : « Urgences Développement » et « CAEB ».
En effet, pendant les menstruations, certaines filles désertent les classes en raison d’une part, du manque de dispositifs adéquats pouvant leur permettre de faire les toilettes dans un environnement sûr, et d’autre part, des multiples discriminations dont elles sont souvent victimes de la part de leurs camarades filles et garçons, y compris de leurs enseignants, d’après ces deux ONG. Pour pallier ce problème, le projet de la CEDEAO, prévoit de sensibiliser les enseignants et 8000 jeunes garçons dans les collèges ciblés.
Au Bénin, plus de 15 pour cent des filles manquent les classes pendant leurs règles, à en croire une étude menée en 2017 dans des collèges des communes d’Ajarra, Avrankou et Porto-Novo (sud-est).
La précarité menstruelle désigne l’incapacité à se procurer et à accéder aux produits menstruels, aux installations sanitaires et d’hygiène, ainsi qu’à l’éducation et à la sensibilisation pour gérer la santé menstruelle, selon l’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes).
Dans de nombreux pays en Afrique subsaharienne, les menstruations sont entourées de silence, de stigmatisation et de désinformation en raison des tabous et des barrières socioculturelles. Dans ces pays, la précarité menstruelle constitue un obstacle entravant l’accès des filles à l’éducation, entraînant leur absentéisme et leur décrochage scolaire dans certains cas.
dpa