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Bénin : ouverture du procès de l’opposant Joël Aïvo

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Le procès de l’opposant béninois Joël Aïvo, professeur de droit dont la candidature à la présidentielle d’avril 2021 avait été rejetée, s’est ouvert lundi à Porto-Novo, où il a plaidé non coupable, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’universitaire en détention depuis huit mois est jugé pour « complot contre l’autorité de l’Etat » et « blanchiment de capitaux » devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Pour ces faits, il encourt jusqu’à 20 ans de prison. M. Aïvo avait été arrêté le 15 avril à Porto-Novo, au lendemain de l’annonce de la réélection du président Patrice Talon avec plus de 86% des voix, puis avait été mis en examen et incarcéré.

Il comparait aux côtés de son financier Alain Gnonlonfoun, et de deux militaires, dont un retraité. M. Aïvo a été entendu à la barre sur ses liens avec ses co-accusés et sur l’origine de sa caution de 50 millions de francs CFA (7.6215 euros) déposée dans le cadre de sa candidature à l’élection présidentielle. « Je subis la vengeance politique (…) je savais que mes idées dérangeraient », a déclaré à la barre l’universitaire qui a nié tout contact avec les deux militaires. « Je n’avais jamais entendu parler d’eux », a-t-il affirmé. L’audience se poursuivait encore tard dans la soirée de lundi.

La Criet, mise en place en 2016 par le pouvoir, est accusée par ses détracteurs de servir d’instrument judiciaire pour museler l’opposition. C’est cette même cour qui est en charge de juger Reckya Madougou, une autre opposante importante arrêtée quelques semaines avant le scrutin, et dont le procès doit s’ouvrir jeudi. Il est reproché à cette ancienne garde des sceaux d’avoir voulu faire assassiner une personnalité politique pour empêcher la tenue du scrutin et déstabiliser le pays.

Des violences avaient éclaté la semaine précédent le scrutin dans plusieurs communes du centre du pays et des manifestants avaient dressé des barrages sur les routes principales, coupant la circulation du Sud vers le Nord. Les manifestants, qui dénonçaient l’absence d’une opposition crédible au scrutin, avaient été délogés par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles des forces de l’ordre.

Patrice Talon, richissime homme d’affaires ayant fait fortune dans le coton, élu une première fois en 2016, est accusé par ses détracteurs d’avoir engagé le Bénin dans un tournant autoritaire. Les principales figures de l’opposition au Bénin sont pour la plupart en exil.

AFP

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