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Au Soudan, après un conflit tribal sanglant, la colère des Haoussas gagne Khartoum

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Des centaines de Haoussas, ethnie impliquée dans des heurts tribaux qui ont fait 79 morts la semaine passée, se rassemblent mardi à Khartoum au cri de « Vengeance pour les martyrs », a constaté un journaliste de l’AFP.

Les heurts –pour la terre entre les Haoussas et le clan des Bartis– ont éclaté lundi dernier dans l’Etat du Nil Bleu, frontalier de l’Ethiopie. Si le calme y est désormais revenu, la violence a gagné plusieurs autres Etats, notamment Kassala, plus au nord, où lundi des milliers de Haoussas s’en sont pris aux bâtiments publics, en incendiant plusieurs.

Mardi, les militants haoussas appelaient à des manifestations de masse à Khartoum et dès le matin, plusieurs centaines de leurs partisans ont répondu à l’appel, se massant dans le sud de la capitale, selon le journaliste de l’AFP. « Non aux tueries de Haoussas », proclamaient certaines de leurs banderoles, tandis que d’autres saluaient « les martyrs du Nil Bleu », où le dernier bilan officiel de plusieurs jours d’affrontements à l’arme à feu atteint 79 morts et 199 blessés.

A al-Chouak, dans l’Etat de Gedaref où vivent de nombreux Haoussas, « 500 d’entre eux bloquent l’autoroute Khartoum-Kassala », a rapporté à l’AFP un habitant, Saleh Abbas. L’eau et les terres, vitales pour agriculteurs et éleveurs, ont déjà causé des centaines de morts ces derniers mois lors de conflits tribaux dans un pays où de très nombreuses armes circulent après des décennies de guerre civile et de guérillas rebelles.

Les violences connaissent aussi un regain, notent les experts, depuis le putsch à Khartoum en octobre 2021 qui a créé un vide sécuritaire. Et elles servent, accusent les pro-démocratie, les intérêts du pouvoir militaire et de ses alliés ex-rebelles qui font ainsi pression pour obtenir des gains politiques. Les Haoussas sont l’une des ethnies les plus importantes d’Afrique avec des dizaines de millions de membres du Sénégal au Soudan.

Ils sont près de trois millions au Soudan, dont ils partagent la religion majoritaire, l’islam, mais pas la langue officielle, l’arabe, car ils parlent haoussa. Ils vivent principalement de l’agriculture au Darfour, frontalier du Tchad, dans l’Etat d’al-Jazira, au sud de Khartoum, ainsi que dans les Etats de Kessala, de Gedaref, de Sennar et du Nil Bleu, qui bordent l’Erythrée et l’Ethiopie.

AFP

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