La Guinée a adopté une « Stratégie d’apprentissage professionnel de qualité » (SAPQ) assortie d’un plan d’action opérationnel, une réforme qui, selon Conakry, entend faire de l’apprentissage un levier essentiel pour l’insertion professionnelle des jeunes, la valorisation des métiers et la structuration de l’économie informelle. La SAPQ est le fruit d’une collaboration entre l’État, les partenaires sociaux et l’Organisation internationale du travail (OIT), a indiqué le ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (METFP).
Selon l’OIT, un apprentissage professionnel « de qualité » repose, entre autres, sur l’accessibilité pour tous les jeunes, y compris les plus vulnérables, l’égalité des chances entre les sexes, l’adéquation entre formation et réalité du marché, un cadre juridique solide, la nécessité de garantir des conditions de travail décentes pour les apprentis et la reconnaissance des compétences acquises, formelles comme informelles.
Pour la période 2026-2030, la SAPQ « entend faire de l’apprentissage une voie d’excellence pour des emplois décents », a ajouté le METFP. Le plan d’action de la stratégie prévoit la formation des maîtres, des projets pilotes dans plusieurs secteurs et l’instauration de certifications reconnues.
Inadéquation entre les compétences des diplômés et les attentes des employeurs
La SAPQ constitue une étape « majeure » dans la réforme du système guinéen de formation professionnelle, a souligné, de son côté, l’OIT. Elle présente, a-t-on précisé, une vision intégrée qui couvre à la fois les dispositifs d’apprentissage en alternance/dual, en lien étroit avec les entreprises, et l’amélioration de l’apprentissage traditionnel, notamment dans l’économie informelle, où se forme une part importante de la jeunesse guinéenne.
En Guinée, le taux de chômage augmente avec le niveau d’éducation : les personnes hautement qualifiées ayant un risque de chômage plus élevé que les moins qualifiées (au moins dans les villes), avait révélé une enquête de l’Agence guinéenne pour la promotion de l’emploi (AGUIPE). Plus de 60 pour cent des jeunes diplômés dans le pays sont au chômage, à cause notamment de « l’inadéquation entre leurs compétences et les attentes des employeurs », selon la Banque mondiale (BM).
dpa