Une foule nombreuse s’est rassemblée mardi matin dans l’est de l’Algérie à Kherrata, le berceau du mouvement anti-régime Hirak, pour marquer le 2e anniversaire du soulèvement populaire qui a chassé du pouvoir le président Abdelaziz Bouteflika, selon des journalistes sur place.
« Des centaines de manifestants se sont regroupés au centre-ville » en prévision d’une marche prévue en fin de matinée, a rapporté le site d’information Radio M. Les rassemblements politiques restent interdits en Algérie en raison de la pandémie de Covid-19.
Sur des images diffusées par les médias locaux et les réseaux sociaux, les manifestants brandissent drapeaux algériens et amazighs (berbères), en scandant des slogans du Hirak: « Pour l’indépendance de l’Algérie », « (le président) Tebboune est arrivé par la fraude, placé par les militaires » ou encore « Les généraux à la poubelle ».
Dès lundi soir, des protestataires avaient convergé de plusieurs wilayas (préfectures) d’Algérie pour prendre part à ce rassemblement. Kherrata, à 300 km à l’est d’Alger, est considérée comme le berceau du Hirak.
Le 16 février 2019, une mobilisation spontanée avait réuni des milliers d’Algériens opposés au cinquième présidentiel mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
Une semaine plus tard, le 22 février, la contestation avait gagné Alger, puis le reste du pays, donnant naissance à un mouvement populaire inédit, réclamant « le démantèlement du système » en place depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Les marches du Hirak sont à l’arrêt depuis mars 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus, mais à l’approche de l’anniversaire du soulèvement, les mobilisations se multipliées, notamment en Kabylie (nord-est).
Une marche organisée pour « le départ du +système+ (au pouvoir), pour la libération des détenus et contre la répression des libertés » a regroupé lundi plusieurs centaines de personnes à Béjaïa, grande ville de Kabylie, d’après la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).
Le même jour, la justice algérienne a encore condamné plusieurs militants du Hirak à des peines de prison ferme.
AFP