La Commission parlementaire sur les ressources minérales et pétrolières d’Afrique du Sud a achevé une mission d’inspection d’une semaine dans la province du Northern Cape, marquée par des échanges intenses avec les acteurs du secteur minier et les communautés locales. Cette visite de terrain a permis de passer en revue les pratiques des grandes compagnies minières et de proposer plusieurs mesures en faveur d’une exploitation plus responsable et inclusive des ressources naturelles.
Conformité et tensions minières au cœur des discussions
Les députés ont évalué la conformité des entreprises Assmang Manganese (Black Rock Operation), South32 et Ekapa Mining aux plans sociaux et de travail (SLPs), censés garantir des retombées locales de l’activité minière. La délégation s’est également penchée sur des activités d’extraction illégale de pierres semi-précieuses, notamment la fluorine verte et le quartz rose, dans les zones de Vredesvallei et Riemvasmaak, ainsi que sur un conflit d’exploitation du sugilite opposant Assmang à PP Gemstone Mining and Exporting (Pty) Ltd.
Dialogue communautaire et recherche de solutions
La commission a multiplié les rencontres avec les représentants du South African National Civic Organisation (SANCO), les chefs traditionnels, les forums miniers communautaires du district de John Taolo Gaetsewe (JTG), ainsi qu’avec les mineurs artisanaux de Frances Baard. Ces échanges ont permis de recueillir les préoccupations des acteurs de terrain et d’apporter des interventions immédiates.
Parmi les mesures annoncées figure la tenue prochaine d’un atelier sur les procédures d’obtention de permis miniers pour les communautés locales, en collaboration avec les autorités traditionnelles. De leur côté, Assmang et South32 se sont engagées à trouver des solutions amiables à leurs différends respectifs avec PP Gemstone Mining et SANCO.
Vers une réforme législative du secteur
Alors que le Parlement attend la présentation du projet d’amendement de la loi sur le développement des ressources minérales et pétrolières (MPRDA), les membres du comité ont profité de la mission pour identifier les barrières réglementaires qui freinent l’accès des petits exploitants au secteur.
Les discussions ont mis en lumière la nécessité de réviser les sections 41, 54 et 102 de la loi actuelle (Act No. 28 of 2002), jugées inadaptées aux réalités de l’exploitation artisanale. Le comité plaide également pour une réduction des frais liés aux permis et la création d’un organe indépendant chargé de surveiller la mise en œuvre des Plans sociaux et de travail (SLPs).
Un modèle inspirant à Frances Baard
Les parlementaires ont salué le succès des initiatives d’exploitation artisanale observées dans le district de Frances Baard, qui pourraient servir de modèle pour d’autres régions du pays. Ces expériences démontrent qu’une exploitation à petite échelle, bien encadrée, peut contribuer à l’emploi local, à la réduction de la pauvreté et à une meilleure intégration communautaire des activités minières.
Un engagement pour la transparence et la concertation
Le président de la commission, Mikateko Mahlaule, a salué la qualité des échanges avec l’ensemble des acteurs. Il a assuré que toutes les contributions recueillies seront intégrées au rapport final et que, une fois adopté par l’Assemblée nationale, les recommandations deviendront contraignantes pour le ministère concerné.
« Nos visites de terrain sont essentielles pour rapprocher les politiques publiques des réalités vécues par les communautés minières », a déclaré M. Mahlaule. « Nous sommes déterminés à faire évoluer le cadre législatif vers un modèle plus équitable et durable. »