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Côte d’Ivoire : levée d’immunité des parlementaires pro-Soro arrêtés

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L’Assemblée nationale ivoirienne, où le pouvoir dispose d’une majorité absolue, a annoncé mardi avoir voté la levée de l’immunité parlementaire de cinq députés pro-Soro arrêtés après le retour avorté le 23 décembre de l’ex-chef rebelle Guillaume Soro, dont l’immunité a également été levée.

“L’immunité parlementaire des députés est levée suite à un vote au scrutin secret des membres du bureau de l’Assemblée nationale”, selon le texte daté de lundi.

La levée d’immunité de Loukimane Camara, Kando Soumahoro, Alain Lobognon, Mamadou Soro, Soumaila Yao ainsi que de Guillaume Soro, a été votée après “une requête du groupe RHDP” (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix), coalition soutenant le président Alassane Ouattara, précise le communiqué. 

La justice ivoirienne accuse l’ex-Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale d’avoir préparé “une insurrection civile et militaire” pour s’emparer du pouvoir. M. Soro avait appris le 23 décembre qu’un mandat d’arrêt avait été lancé à son encontre alors qu’il était dans un vol le ramenant en Côte d’Ivoire après six mois d’absence à l‘étranger. Il avait alors fait demi-tour tandis que les forces de l’ordre avaient arrêté certains de ses proches dont les cinq députés.

“C’est une situation totalement ubuesque. On baigne dans le non-droit, dans les vices de procédure. Un groupe parlementaire ne peut pas demander la levée de l’immunité de députés et encore plus le bureau de l’Asssemblée ne peut pas statuer sur la levée de l’immunité”, a réagi Louis Ouattara, un proche de M. Soro.

Longtemps allié d’Alassane Ouattara, qu’il a aidé à accéder au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s’est ensuite brouillé avec lui, jusqu‘à la rupture début 2019.

Jusqu‘à cette affaire, M. Soro était considéré comme un challenger sérieux pour la présidentielle par les analystes politiques, qui le disent populaire, notamment auprès de la jeunesse.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts, la prochaine présidentielle s’annonce tendue. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.

AFP

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