La Guinée a annoncé vendredi l’adoption d’une nouvelle Constitution, une étape que la junte au pouvoir présente comme le rétablissement de l’ordre constitutionnel après quatre années de régime militaire. La déclaration a été faite lors de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le Général Amara Camara, représentant le président Mamadi Doumbouya, a indiqué devant les dirigeants mondiaux que la nouvelle loi fondamentale guiderait la transition politique du pays. Elle fait suite à un référendum tenu plus tôt ce mois-ci et a été promulguée immédiatement par le chef de l’État.
Le ministre secrétaire général de la présidence a affirmé que la Guinée entrait dans « une nouvelle ère de souveraineté et de stabilité ». Il a précisé que le plan de développement Simandou 2040 se concentrerait sur l’agriculture, l’éducation, la santé, les finances et les infrastructures.
Il a mis en avant le projet minier de Simandou, l’un des plus grands gisements de fer inexploités au monde, comme pilier de la stratégie économique nationale. Le gouvernement a également lancé la Simandou Academy, destinée à envoyer les meilleurs étudiants guinéens dans les grandes universités internationales.
Le discours a également comporté une critique marquée de l’ordre international actuel. Camara a estimé que la paix était devenue « un luxe » et a soutenu que les institutions multilatérales ne reflétaient plus les réalités du XXIe siècle. La Guinée a plaidé pour une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’y inclure une représentation africaine.
Plus tôt cette semaine, l’agence de notation S&P Global a attribué à la Guinée sa première notation souveraine, « B+ avec perspective stable ». Conakry espère que cette reconnaissance attirera des investissements pour financer de grands projets miniers et d’infrastructures.
La nouvelle Constitution et cette offensive diplomatique sont perçues comme des étapes clés pour la junte, arrivée au pouvoir en 2021. Mais les organisations régionales comme la CEDEAO et les partenaires internationaux continuent de réclamer un calendrier clair pour des élections et un retour à un régime civil.
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