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Variole du singe : l’OMS ne recommande toujours pas une « vaccination massive »

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A ce stade, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne recommande toujours pas une « vaccination massive » contre la variole du singe.

« Pour l’instant, la vaccination de masse n’est pas nécessaire », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Rosamund Lewis, responsable technique de l’OMS pour la variole du singe. Pour le moment, l’OMS estime que la vaccination doit rester « ciblée » sur les contacts des personnes infectées, les personnes à risque et sur le personnel de santé qui pourrait avoir à prendre en charge celles-ci.

A ce sujet, l’Agence sanitaire mondiale a élaboré un guide provisoire de vaccination pour ceux qui ont été exposés, la prophylaxie post-exposition ainsi que pour ceux qui peuvent être à risque, donc une vaccination préventive avant l’exposition. « Il est très important de garder à l’esprit que, lorsqu’une personne est vaccinée, il faut plusieurs semaines pour que l’organisme génère une réponse immunitaire », a-t-elle dit.

La Dre Lewis a expliqué qu’historiquement, les vaccins contre la variole et la variole du singe ont été très efficaces. Mais ces sérums pourraient être maintenant plus atténués et être un peu moins efficaces. Selon la Dre Lewis. quelque 16,4 millions de vaccins de variole étaient disponibles en vrac mais l’OMS redoute que ces stocks soient terminés.

L’épidémie de variole du singe peut être stoppée

Les pays qui produisent des vaccins sont le Danemark, le Japon et les États-Unis. « Nous travaillons également avec les États membres et, par exemple, avec l’Union européenne qui s’approvisionne au nom d’autres États membres. Pour l’instant, les États-Unis d’Amérique ont remis une quantité importante de vaccins à la fabrication afin de répondre aux demandes d’autres pays », a précisé la Dre Lewis.

Par ailleurs, l’Agence sanitaire mondiale a affiché son optimisme sur l’issue de la malade. Selon l’OMS, l’épidémie de variole du singe, qui se propage rapidement, peut être arrêtée. « Nous pensons toujours que cette épidémie de variole peut être stoppée avec les bonnes stratégies et les bons groupes, mais le temps passe et nous devons tous unir nos efforts pour y parvenir », a dit la Dre Lewis.

Pour y arriver, l’OMS planche toujours sur un mécanisme de coordination mondial. « Pour l’instant, c’est quelque chose qui est encore en discussion », a déclaré Dre Lewis. Jusqu’à cette année, la maladie virale s’est rarement propagée en dehors de l’Afrique où elle est endémique.

L’OMS justifie son alerte la plus élevée

Mais l’annonce d’une poignée de cas au Royaume-Uni au début du mois de mai a montré que le virus s’était déplacée en Europe. « L’OMS a estimé que le risque était élevé dans la région européenne et modéré au niveau mondial, car les autres régions ne sont pas aussi gravement touchées pour l’instant. Mais la raison pour laquelle l’alerte internationale a été déclenchée est que nous souhaitons nous assurer d’arrêter l’épidémie dès que possible ».

Le Directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a décidé samedi dernier de déclencher le plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe. « J’ai décidé de déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale pour ce qui concerne l’éruption de variole du singe », avait déclaré le Dr Tedros lors d’un point de presse, précisant que le risque dans le monde était relativement modéré à part en Europe où il est élevé.

Il a expliqué que le comité d’experts n’avait pas réussi à atteindre un consensus, restant divisé sur la nécessité de déclencher le plus haut niveau d’alerte. In fine, c’est au Directeur général de trancher. Lors d’une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avait recommandé au Chef de l’OMS de ne pas prononcer l’urgence internationale.

Hausse de 48% des cas de variole du singe dans le monde en une semaine

Plus de 16.700 cas confirmés de variole du singe ont été recensés dans plus de 75 pays. Mais selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le nombre réel était probablement plus élevé. Cinq décès, tous survenus en Afrique, ont été signalés.

Quelque 81 enfants de moins de 17 ans ont été signalés comme ayant été infectés dans le monde jusqu’à présent.  Selon le dernier décompte de l’OMS, le nombre de nouveaux cas signalés chaque semaine dans le monde a augmenté de 48% entre le 18 et le 24 juillet (4045 cas), contre 2740 cas entre le 11 et le 17 juillet.

La majorité des cas signalés au cours des quatre dernières semaines ont été notifiés par la Région européenne de l’OMS et la Région des Amériques. L’Afrique où la maladie est endémique, compte plus de 300 cas confirmés dont plus de 160 en République démocratique du Congo et une centaine au Nigéria.

Dans le monde, l’Espagne reste le pays le plus touché (3.150). Suivent les Etats-Unis d’Amérique (2.582), l’Allemagne (2.352), le Royaume-Uni (2.2208) et la France (1.567).

L’OMS met en garde contre toute stigmatisation

Plus globalement, la majorité des cas sont chez les jeunes adultes, les jeunes hommes. Mais il s’agit en fait d’un éventail assez large et l’OMS pense que l’âge moyen est de 37 ans. « Nous avons vu dans nos données quelques cas de plus de 50 ans, mais pas beaucoup », a toutefois précisé la Dre Lewis.

Elle a appelé à ne pas « stigmatiser » les personnes qui ont été contaminées. « Parce qu’à l’heure actuelle, l’épidémie est encore concentrée dans des groupes d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans certains pays, mais ce n’est pas le cas partout, il est vraiment important d’apprécier également que la stigmatisation et la discrimination peuvent être très dommageables et aussi dangereuses que n’importe quel virus lui-même ».

La variole du singe se manifeste généralement par de la fièvre, des éruptions cutanées et un gonflement des ganglions lymphatiques et peut entraîner toute une série de complications médicales. Le virus de la variole du singe se transmet à l’être humain par un contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou avec des matériaux contaminés par le virus.

La maladie guérit en général spontanément et les symptômes durent de 2 à 4 semaines. Selon l’OMS, certains cas peuvent être graves. Ces derniers temps, le taux de létalité était d’environ 3 à 6%.

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