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Laurent Gbagbo annonce son retour en côte d’ivoire en décembre

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L’ex-président Laurent Gbagbo, qui a annoncé vendredi avoir enfin obtenu un passeport, espère rentrer en Côte d’Ivoire en décembre, un retour au pays attendu par ses partisans depuis neuf ans et qui devrait apaiser le climat socio-politique tendu.

En liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), « le président Laurent Gbagbo a reçu ce jour (vendredi)  deux passeports, un ordinaire et un diplomatique » a déclaré son avocate Me Habiba Touré dans un communiqué.

« Il envisage de rentrer en Côte d’Ivoire au cours du mois de décembre », a poursuivi l’avocate, expliquant que M. Gbagbo avait demandé au secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, le parti qu’il a fondé), Assoa Adou, d' »approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude ».

Une source proche de la présidence ivoirienne a confirmé que deux passeports lui avaient été délivrés.

M. Gbagbo, âgé de 75 ans, avait été arrêté à l’issue de la crise post-électorale de 2010-2011 – née de son refus d’accepter sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle et qui avait fait 3.000 morts – et transféré à la CPI en 2011.Il a été acquitté de crimes contre l’humanité en première instance en janvier 2019.Un appel est toujours à l’étude.

L’ex-président, toujours très populaire chez ses partisans, a « salué » la délivrance de ce passeport comme étant un « acte qui (…) va dans le sens de l’apaisement » et demande aux autorités ivoiriennes « de faire encore un pas de plus vers la décrispation du climat socio-politique ».

Le climat est toujours tendu un mois après l’élection présidentielle qui a vu la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, un scrutin émaillé de troubles ayant fait au moins 85 morts et près de 500 blessés.

« Ce retour de Laurent Gbagbo, qui a quasiment une image de +martyr+ après ses années de prison à la CPI, est une façon pour le régime du président Alassane Ouattara d’apaiser le climat socio-politique tendu, maintenant qu’il a été réélu », estime le politologue Sylvain N’Guessan.

– « Une nouvelle dynamique pour l’opposition » –

Gbagbo « revient avec une +aura+ qui va galvaniser sa famille politique et devrait susciter une nouvelle dynamique pour l’opposition », ajoute-t-il. 

Le feuilleton du passeport durait depuis plusieurs mois.Me Habiba Touré avait accusé en juillet les autorités de le lui refuser, notamment pour qu’il ne puisse pas rentrer dans son pays pour la présidentielle du 31 octobre.

La candidature de Laurent Gbagbo à ce scrutin avait été présentée en Côte d’Ivoire par ses partisans, mais invalidée par le conseil constitutionnel.

Son retour figure parmi les sujets en discussion entre le pouvoir et une partie de l’opposition qui ne reconnaît pas la réélection du président Ouattara.

Celui-ci avait assuré à plusieurs reprises qu’il était favorable à un retour de M. Gbagbo en Côte d’Ivoire. De source présidentielle, il a été apprécié que Gbagbo n’appelle pas à la « désobéissance civile » comme le reste de l’opposition lors du scrutin présidentiel, et se soit montré défavorable à la participation des cadres de son parti au « Conseil national de transition » proclamé par des opposants, censé remplacer le régime Ouattara.

Ces troubles ont débouché sur l’arrestation de personnalités politiques, dont le porte-parole de l’opposition, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et Maurice Guikahué, numéro deux du principal parti d’opposition.

« On ne peut pas emprisonner des leaders politiques parce que ceux-ci ont fait valoir leur droit de dire +non+ à un troisième mandat inconstitutionnel », selon le communiqué de Me Touré citant M. Gbagbo, demandant « la libération de tous les responsables politiques et de la société civile injustement incarcérés ».

Laurent Gbagbo fait toujours face par ailleurs à une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest lors de la crise de 2010-2011.

« Il y aura certainement des discussions à ce sujet » pour son retour, a confié à l’AFP une source proche de la présidence, précisant que seules « une grâce ou une amnistie présidentielle » peuvent lever cette condamnation. 

AFP

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