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Conflit communautaire dans le centre du Nigeria : huit morts

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Au moins huit personnes ont été tuées depuis vendredi dans le centre du Nigeria, lors d’attaques menées par des éleveurs peuls, en représailles à la mort d’un des leurs, contre des villages d’agriculteurs Tiv, a annoncé lundi la police.

Un représentant de la communauté Tiv a de son côté fait état d’un bilan de 20 morts et de nombreux disparus, indiquant qu’au moins douze villages avaient été attaqués. Entre vendredi et dimanche, dans l’Etat de Nasarawa, des peuls armés ont attaqué plusieurs villages ruraux majoritairement habités par des agriculteurs du groupe communautaire Tiv.

Ces peuls ont agi en représailles après la mort d’un des leurs, tué, selon eux, par des fermiers Tiv, selon le porte-parole de la police de Nasarawa, Ramhan Nansel. « Nous avons reçu des plaintes au sujet du meurtre d’un éleveur peul et alors que nous enquêtions, une attaque en représailles a été menée dans le village de Hangara et dans celui de Kwayero », a précisé le porte-parole.

« Huit personnes ont été tuées dans ces attaques et leurs corps ont été récupérés par la police et transportés à l’hôpital », a-t-il ajouté, précisant que des militaires et des policiers avaient été déployés dans la zone pour ramener le calme et arrêter les responsables de ces attaques.

Le chef d’une association représentant les Tiv, Peter Ahemba, a assuré à l’AFP que le bilan de ces attaques était bien plus lourd. « Nous avons retrouvé les cadavres de plus de 20 personnes dans douze villages, situés dans les districts de Lafia, Obi et Awe, où environ 5.000 personnes ont fui », a déclaré M. Ahemba.

Il a ajouté que de nombreuses personnes étaient toujours portées disparues et qu’il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat si elles étaient toujours en vie. Des affrontements meurtriers entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires, liés à l’accès à la terre et aux ressources, comme l’eau, sont fréquents dans le centre du Nigeria.

Ces conflits ont pris une tournure communautaire et religieuse ces dernières années, la plupart des éleveurs étant des peuls musulmans et les agriculteurs majoritairement chrétiens. Les fractures entre ces communautés remontent à plus d’un siècle, mais elles ont été aggravées récemment par la sécheresse et une démographie galopante qui ont à la fois changé le tracé des routes de transhumance et poussé les agriculteurs à s’étendre et à s’installer sur de nouvelles terres, moins fertiles.

En réactions aux violences, des groupes armés se sont constitués pour défendre chacune des différentes communautés. Certains se sont peu à peu mués en bandes criminelles, qui attaquent les villages, tuent leurs habitants, pillent et incendient les maisons.

AFP

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