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L’Ouganda à la croisée des chemins face à l’urgence climatique

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L’Ouganda risque de voir son développement freiné de manière significative par le changement climatique. Selon un rapport publié à Kampala par la Banque mondiale, le pays pourrait perdre jusqu’à 3,1 % de croissance d’ici 2050 si des mesures ambitieuses ne sont pas mises en œuvre. Plus de 613 000 personnes basculeraient dans la pauvreté et quelque 12 millions deviendraient des migrants internes, fuyant des zones rendues invivables par les aléas climatiques.

Classé parmi les quinze pays les plus vulnérables au monde, l’Ouganda est confronté à une double urgence : protéger son économie tout en assurant des moyens de subsistance durables à une population jeune et en forte croissance. Le rapport, baptisé Country Climate and Development Report (CCDR), appelle à une transformation profonde du modèle de développement national.

Les menaces sont multiples. La productivité du travail pourrait chuter de 2,4 % en raison du stress thermique, 21 % du réseau électrique est exposé à des risques liés au climat, et les routes subissent déjà des dommages annuels estimés à 26 millions de dollars. Ces pertes pèsent lourdement sur un pays qui investit massivement dans ses infrastructures.

Pour y faire face, le document propose quatre axes prioritaires :

  • créer des emplois verts pour les jeunes et renforcer la protection sociale,

  • moderniser l’agriculture et réduire la dépendance au bois énergie,

  • développer des infrastructures résilientes et bas carbone,

  • intégrer la durabilité dans l’urbanisation croissante du pays.

« L’action climatique est une opportunité de repenser la trajectoire de croissance », estime Qimiao Fan, directeur régional de la Banque mondiale. L’institution plaide pour une implication accrue du secteur privé dans l’agriculture intelligente, l’énergie solaire, l’e-mobilité et les bâtiments écologiques, domaines susceptibles de créer des emplois tout en réduisant les émissions.

Pour la Banque mondiale et l’IFC, le défi n’est pas seulement environnemental : il est économique, social et géopolitique. L’Ouganda, pays enclavé d’Afrique de l’Est, devra mobiliser ses ressources internes, ses partenaires bilatéraux et les marchés de la finance verte pour transformer une vulnérabilité en levier de croissance.

« Les choix faits aujourd’hui détermineront si l’Ouganda sera submergé par la crise climatique ou s’il en sortira plus fort et plus résilient », conclut le rapport.

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