La Côte d’Ivoire fait un pas décisif vers l’autosuffisance alimentaire en reconnaissant trois cultures stratégiques comme essentielles à sa souveraineté alimentaire : l’igname, le manioc et la banane plantain. C’est l’annonce faite par Fry Kouamé André, directeur de cabinet adjoint du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, lors de l’ouverture du 15e Symposium triennal de la Société internationale des Plantes tropicales à Racines et Tubercules – Branche Afrique (ISTRC-AB).
Ce symposium, organisé en collaboration avec le Centre national de Recherche agronomique (CNRA) et le Centre régional d’Excellence Central and West African Virus Epidemiology (WAVE), se tient du 3 au 7 février 2025 à Abidjan-Marcory. Il réunit 224 scientifiques et experts venus du monde entier pour débattre des défis et des innovations liés aux cultures tropicales à racines et tubercules.
Des productions essentielles
Lors de son allocution, Fry Kouamé André a mis en avant le rôle crucial de l’igname, du manioc et du plantain dans l’alimentation des Ivoiriens.
« L’igname est une denrée alimentaire importante qui contribue à l’autosuffisance alimentaire des populations ivoiriennes. Avec une production annuelle de plus de 5 millions de tonnes, elle est la première culture vivrière du pays », a-t-il indiqué.
Le manioc, avec une production similaire à celle de l’igname, est présenté comme une culture stratégique pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. La banane plantain, quant à elle, occupe la quatrième place des productions vivrières du pays.
Un symposium tourné vers l’avenir
Le thème de cette 15e édition, « Exploiter les technologies de pointe et la résilience climatique ainsi que les partenariats pour une gestion durable des cultures tropicales à racines et tubercules et des bananes en vue de la sécurité alimentaire, de la réduction de la pauvreté et du développement économique’’, illustre bien l’ambition de cette rencontre scientifique.
L’objectif est de renforcer la coopération entre chercheurs et acteurs du secteur agricole afin de développer des solutions innovantes face aux défis climatiques et sanitaires.
La lutte contre les maladies du manioc
Le directeur exécutif de WAVE, Justin Pita, a rappelé que sa structure, présente dans 14 pays africains, est engagée dans la lutte contre les maladies virales affectant le manioc, notamment la mosaïque et la striure brune. Fry Kouamé André a exprimé sa gratitude envers WAVE pour son appui dans la rédaction du plan national de riposte contre ces maladies et la surveillance participative des plantations.
Vers une souveraineté alimentaire renforcée
Le symposium ambitionne d’apporter des réponses concrètes aux problématiques agricoles africaines et de favoriser le partage d’expériences entre les participants. « Nous espérons que ces cinq jours de réflexion permettront de promouvoir le développement des plantes à racines tropicales pour le bien-être de nos producteurs et la lutte contre la faim en Afrique », a conclu Fry Kouamé André.
Avec une production agricole en constante progression et un engagement fort des acteurs du secteur, la Côte d’Ivoire se positionne résolument sur la voie de la souveraineté alimentaire et du développement durable.
La rédaction