Goma suffoque sous la pression des combats. Après plusieurs jours d’affrontements intenses, une accalmie précaire s’est installée, mais la situation humanitaire ne cesse de se dégrader. Accès bloqués, hôpitaux saturés, populations déplacées par milliers : l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est au bord du gouffre.
Un corridor humanitaire pour Minova : une urgence vitale
Depuis le 18 janvier 2025, la ville de Minova, au Sud-Kivu, est coupée du reste du pays. Les axes routiers vers Bunyakiri, Idjwi et Bukavu sont bloqués, piégeant des milliers de personnes sans accès aux soins ni à l’aide alimentaire. Vingt organisations humanitaires attendent le feu vert pour intervenir, tandis que des négociations sont en cours pour établir un corridor humanitaire permettant d’acheminer une assistance d’urgence.
Goma sous la menace du M23
Les rebelles du M23 continuent d’étendre leur emprise sur Goma, aggravant une crise qui a déjà causé des centaines de morts et déplacé des millions de personnes. À Kinshasa, la colère monte : des manifestants ont pris pour cible plusieurs ambassades étrangères, dénonçant l’inaction de la communauté internationale face au drame en cours.
Hôpitaux saturés, évacuations médicales impossibles
Dans la zone de santé de Kalehe, plus de 117 000 déplacés ont trouvé refuge, mettant les infrastructures sanitaires sous une pression insoutenable. Les hôpitaux, déjà à bout de souffle, peinent à gérer l’afflux de blessés, d’autant plus que les coupures d’eau et d’électricité compliquent encore davantage leur mission. Depuis début janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pris en charge plus de 600 blessés, dont une majorité de civils, parmi lesquels de nombreux enfants et femmes.
Une réponse médicale insuffisante face à l’ampleur de la crise
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tente de pallier l’urgence en acheminant 25 tonnes de matériel médical et en installant des tentes pour soulager les centres de santé saturés. Médecins Sans Frontières (MSF), de son côté, a pris en charge près de 400 blessés par balles en trois semaines.
Goma : une ville sous tension
Si les combats ont diminué d’intensité, des tirs sporadiques résonnent encore dans la ville. La MONUSCO, mission onusienne de maintien de la paix, tente tant bien que mal d’assurer la protection des civils et d’évaluer des itinéraires pour sécuriser l’acheminement de l’aide.
Isolement total et voies d’accès coupées
L’aéroport de Goma est fermé depuis le 26 janvier, tandis que la plupart des routes menant à la ville sont impraticables. La frontière avec le Rwanda, essentielle pour l’évacuation des populations en détresse, est désormais inaccessible. L’ONU exhorte les autorités à rouvrir ces points stratégiques pour permettre l’arrivée de l’aide et des évacuations d’urgence.
Un appel pressant à la communauté internationale
Face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire, l’ONU et l’OCHA appellent à une mobilisation immédiate. Seules les interventions sanitaires et d’assainissement restent possibles dans certaines zones. Le temps presse : sans action rapide, le drame humanitaire qui se joue en RDC risque de s’aggraver encore davantage.
La rédaction