Les prix des matières premières agricoles ont connu des variations importantes en 2024, sous l’effet des tensions sur l’offre et des aléas climatiques dans plusieurs régions productrices du monde. Les données de la Banque mondiale révèlent des hausses marquées pour des produits phares tels que le café, le cacao, tandis que le thé affiche des évolutions plus modérées.
Un bond spectaculaire des prix du café
Le marché du café a été marqué par une envolée des cours en décembre 2024. Les prix du café arabica ont augmenté de 13 % en un mois, affichant une hausse de plus de 60 % par rapport à l’année précédente. Du côté du robusta, une progression mensuelle de 5 % a été enregistrée, portant ses prix à plus du double de leur niveau en 2023.
Cette flambée des prix s’explique par des déficits significatifs dans la production d’arabica au Brésil, principal producteur mondial. Bien que la production mondiale de café ait légèrement augmenté, passant de 169,8 millions de sacs pour la saison 2023-2024 à une estimation de 172,4 millions de sacs pour 2024-2025, elle reste en deçà des niveaux enregistrés en 2020-2021. Les perspectives pour 2025 et 2026 indiquent toutefois une stabilisation des prix, avec un recul attendu de 5 % pour les deux variétés de café dès 2025.
Cacao : une hausse vertigineuse des prix en 2024
Les prix du cacao ont enregistré une augmentation impressionnante de 30 % en décembre 2024, atteignant une moyenne de plus de 10 dollars le kilo. Cette hausse reflète les inquiétudes liées à la baisse de la production mondiale, qui aurait chuté de 14 % lors de la campagne 2023-2024, passant de 4,9 millions de tonnes à 4,2 millions de tonnes.
Cette contraction est attribuée aux faibles rendements en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui représentent près de 60 % de l’offre mondiale. Néanmoins, la campagne 2024-2025 devrait voir une amélioration, notamment en Côte d’Ivoire, où des conditions climatiques plus favorables pourraient entraîner une augmentation de 17 % de la production. Les prix du cacao devraient en conséquence diminuer de 13 % en 2025, puis de 2 % supplémentaires en 2026.
Thé : des variations régionales contrastées
Le marché du thé a affiché une baisse globale de 4 % des prix en décembre, sous l’effet des reculs enregistrés sur les marchés de Calcutta (-18 %) et de Mombasa (-2 %). En revanche, Colombo a vu ses cours progresser de 4 %. Malgré des problèmes persistants d’offre en Afrique de l’Est, notamment en Ouganda, les marchés mondiaux du thé restent bien approvisionnés.
Après une hausse estimée à 13 % en 2024, les prix devraient rester relativement stables en 2025, grâce à une légère augmentation de la production en Inde et au Kenya, compensée par une demande mondiale en ralentissement, particulièrement au Moyen-Orient.
Des perspectives 2025-2026 sous le signe de l’incertitude
Si les prévisions annoncent un certain apaisement des prix pour plusieurs matières premières agricoles, les risques climatiques, notamment en Afrique de l’Ouest et en Amérique du Sud, pourraient bouleverser ces scénarios. Ces fluctuations mettent en évidence la vulnérabilité des marchés mondiaux face aux défis climatiques et structurels.