L’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, fait face à des accusations graves devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ce lundi le ministère public a demandé une peine de cinq ans de prison ferme contre Kassory Fofana, assortie d’une amende colossale de 5 milliards de francs guinéens. Ces réquisitions interviennent après plusieurs semaines d’audience portant sur des charges de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite.
Ce procès s’inscrit dans le cadre de la campagne anti-corruption menée par les autorités guinéennes depuis la transition politique amorcée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Kassory Fofana, qui a occupé le poste de Premier ministre sous le régime d’Alpha Condé, est accusé d’avoir abusé de ses fonctions pour s’enrichir au détriment des finances publiques.
Selon les éléments présentés par l’accusation, l’ancien chef du gouvernement aurait orchestré des détournements massifs, impliquant des montants faramineux. L’amende demandée par le procureur reflète la gravité des faits reprochés.
De son côté, l’équipe de défense de Kassory Fofana a fermement contesté les accusations, qualifiant le procès de « chasse aux sorcières » et dénonçant une instrumentalisation politique de la justice. Les avocats de l’accusé soutiennent que les preuves avancées par l’accusation manquent de fondement et que leur client est victime d’une cabale visant à ternir son image.
Le tribunal n’a pas encore rendu son verdict, mais cette affaire divise l’opinion publique en Guinée. Si certains voient en ce procès un signal fort contre l’impunité, d’autres craignent qu’il ne s’agisse que d’une opération de communication politique.
Le jugement, attendu dans les jours à venir, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption en Guinée et redéfinir les contours de la gouvernance dans le pays.