L’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) a lancé la deuxième phase d’un projet régional de lutte contre les « maladies tropicales négligées » (MTN), et ce, à la faveur d’un financement de 18 millions d’euros, accordé par la Banque allemande de développement (KfW) qui agit pour le compte du gouvernement fédéral allemand.
L’OCEAC est un organe d’exécution de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dont six États sont membres : le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
« L’OCEAC vient une fois de plus de bénéficier d’un appui financier allemand de 18 000 000 d’euros pour la mise en œuvre de la seconde phase des activités de lutte contre les maladies tropicales négligées, avec la promotion de l’approche « One health » (« Une seule santé »), dans l’espace CEMAC », a indiqué l’Organisation basée au Cameroun.
Le concept One health, mis en avant depuis le début des années 2000, prend en considération les liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’état écologique global afin de mieux affronter les maladies émergentes à risque pandémique.
Cette approche renforce la prévention, la détection et la réponse aux menaces pour la santé publique posées par les agents pathogènes à haut risque. La Guinée Équatoriale, qui dans le passé ne bénéficiait pas de tous les modules du projet, sera totalement prise en compte dans tous les volets d’interventions prévus dans la deuxième phase, a ajouté l’OCEAC.
Le projet vise notamment à contribuer à l’élimination d’ici à 2030 de la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA), également connue sous le nom de maladie du sommeil, comme problème de santé publique dans la sous-région d’Afrique centrale. La THA est une maladie parasitaire transmise à l’homme par la piqûre de la mouche tsé-tsé.
Le projet régional de lutte contre les MTN est le « fruit d’une coopération entre la République fédérale d’Allemagne et la CEMAC », a rappelé OCEAC. Sa première phase (2017/2023) a été financé à hauteur de 15,1 millions d’euros. Elle a permis de soutenir les programmes nationaux de lutte contre les MTN et d’appuyer des jeunes chercheurs (doctorants des universités de la CEMAC) sur ces maladies à travers la mise en place de bourses pour les doctorants et le développement d’un réseau d’échange sur les MTN.
L’Afrique, est la région du monde la plus touchée par les MTN avec 400 millions de personnes affectées. Sévissant principalement dans les populations pauvres des zones tropicales, les MTN sont des maladies transmissibles ayant des conséquences sanitaires, sociales et économiques « dévastatrices », selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ces maladies entretiennent un cycle de mauvais résultats scolaires et de perspectives professionnelles limitées. Elles sont en outre associées à la stigmatisation et à l’exclusion sociale, indique l’agence onusienne spécialisée. Elles sont qualifiées de « négligées » car elles ne sont pratiquement pas prises en compte dans l’action mondiale en faveur de la santé, explique-t-on.
L’OMS estime que les MTN touchent plus d’un milliard de personnes à travers le monde. Dans la zone CEMAC, les MTN sont constituées d’une vingtaine de maladies handicapantes (onchocercose, trachome, schistosomiase, THA, etc.) qui touchent les populations les plus pauvres et vulnérables de la sous-région, avait indiqué l’OCEAC. L’Afrique est la région du monde la plus touchée par les MTN avec 400 millions de personnes affectées, soit 40 pour cent du total mondial, d’après cette organisation.
dpa