Le secrétaire d’État américain Antony Blinken devait s’entretenir jeudi avec le président rwandais Paul Kagame à l’occasion d’une brève visite au Rwanda, troisième et dernière étape de sa tournée africaine après l’Afrique du Sud et la République démocratique du Congo (RDC).
Sa visite à Kigali intervient au lendemain de ses entretiens en RD Congo qui ont largement porté sur le soutien apporté par le Rwanda à un groupe rebelle opérant dans l’est de la RDC, largement documenté par un rapport des Nations unies diffusé début août. Arrivé mercredi soir à Kigali, le diplomate américain devrait également évoquer la situation des droits de l’homme au Rwanda, régulièrement dénoncée par la société civile et des ONG internationales.
« L’absence de réaction face à l’épouvantable bilan des droits humains au Rwanda, n’a fait qu’encourager les responsables de ce pays sur la voie des abus, même au-delà de ses frontières », a affirmé Lewis Mudge, le directeur pour l’Afrique centrale de l’ONG Human Rights Watch (HRW), dans un communiqué publié lundi. L’ONG de défense des droits de l’homme a appelé Antony Blinken à « signifier d’urgence (à Kigali) qu’il y aurait des conséquences à la répression et aux abus exercés par le gouvernement au Rwanda et au-delà ».
La responsable de l’opposition rwandaise Victoire Ingabire a fait écho à HRW en affirmant à l’AFP que Bliken devait « soulever la question des journalistes et des politiciens emprisonnés » pour s’être opposés au gouvernement de Paul Kagame.
« Blinken doit demander à notre gouvernement d’ouvrir un espace politique à tous ceux qui veulent participer activement à la vie politique », a souligné Victoire Ingabire qui a elle-même passé six ans en prison pour « terrorisme ».
Le secrétaire d’Etat américain devrait également soulever le cas de Paul Rusesabagina, le héros de « Hôtel Rwanda » qui purge depuis l’an dernier une peine de 25 ans de prison et dispose d’un statut de résident permanent aux Etats-Unis. Cette tournée africaine d’Antony Blinken intervient quelques jours après une tournée parallèle de son homologue russe Sergueï Lavrov, passé par le Congo, l’Ouganda, l’Egypte et l’Ethiopie.
AFP