L’acceptation des scrutins présidentiel, législatif et provincial est perçue comme un test essentiel de l’accord de cessez-le-feu signé en août.
Le décompte des voix a commencé au Mozambique après les élections législatives, présidentielles et provinciales clés qui, selon le président Filipe Nyusi, devraient contribuer à ancrer la paix dans le pays de l’Afrique australe.
L’acceptation des résultats des élections de mardi est considérée comme un test décisif pour un accord de paix signé en août entre le parti au pouvoir, le Frelimo, et son ancien rival, Renamo, devenu l’ennemi de la guerre civile devenu politique.
L’accord de cessez-le-feu a officiellement mis fin aux hostilités, près de trois décennies après la fin d’une guerre civile de 15 ans qui a tué environ un million de personnes.
Les élections se sont déroulées de manière relativement harmonieuse mardi dans tout le pays, mais des craintes pour la sécurité ont empêché certaines personnes de se rendre aux urnes, alors que des incidents épars de bourrage de votes ont été rapportés. Des observateurs de plusieurs provinces ont également déclaré qu’ils ne pouvaient pas faire leur travail.
On s’attend généralement à ce que les élections prolongent la domination du Frelimo sur le Mozambique, qui dure depuis des décennies, et il est certain que Nyusi sera réélu pour un deuxième mandat.
Mais l’accord de paix a donné à la Renamo l’espoir de gagner davantage de pouvoir politique dans un pays dominé par le Frelimo depuis son indépendance du Portugal en 1975.
« Le Mozambique a choisi la paix », a déclaré Nyusi après avoir voté dans une école de la capitale, Maputo.
Il a félicité les Mozambicains d’avoir décidé de leur destin aux élections et a appelé à la paix et au calme.
Son rival, Ossufo Momade, a quant à lui mis en garde contre toute fraude. « Si [le vote] est manipulé, nous ne l’accepterons jamais », a déclaré le candidat à la présidence de la Renamo.
« Nous devons faire tout ce que nous pouvons faire, si les gens le souhaitent, » a-t-il déclaré sans donner plus de détails sur cet avertissement.
Les résultats préliminaires sont attendus mercredi, avec les résultats provisoires complets avant la fin de la semaine. Un second tour aura lieu si aucun candidat à la présidence ne remporte la majorité.
On estime que 13 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales dans un pays de près de 30 millions.